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Surf et addiction

MessagePosté: Mer Oct 16, 2019 21:01
par Jean-Christophe
UN sujet qui m'intéresse.


Bon, ils ne soulèvent pas la question de fond qui est : pourquoi un Homme se tourne-t-il vers le surf ?
Question passionnante à laquelle je tâcherai de répondre.

Et vous, pourquoi vous êtes vous mis au surf... si tant est qu'il y ait un "pourquoi" .

Re: Surf et addiction

MessagePosté: Mer Oct 16, 2019 22:30
par lugo
Salut

A mon humble avis, ce qui attire et est addictif dans cette activité c'est principalement son côté "chasse", avec l'immense avantage de pouvoir la pratiquer sans avoir à ôter la vie de quoi que ce soit. Un surfer, c'est juste un chat qui confond les vagues avec les souris.

Re: Surf et addiction

MessagePosté: Jeu Oct 17, 2019 07:53
par Reno
lugo a écrit:Salut

A mon humble avis, ce qui attire et est addictif dans cette activité c'est principalement son côté "chasse", avec l'immense avantage de pouvoir la pratiquer sans avoir à ôter la vie de quoi que ce soit. Un surfer, c'est juste un chat qui confond les vagues avec les souris.


:+1:

C'est vrai que le côté chasse/découverte/grands espaces est addictif. En plus on a des supers beaux jouets pour aller jouer dedans :camion:

Re: Surf et addiction

MessagePosté: Jeu Oct 17, 2019 08:43
par Gart
:+1: Il y a aussi l'aspect particulièrement aléatoire qui joue, je pense.
Le circuit de récompense hormonal, qui a un rôle central dans les addictions, est plus stimulé par une récompense aléatoire (ce qui explique l'addiction aux jeux de hasards). Et si le hasard est inhérent à tous les sports, je trouve que c'est encore plus marqué pour le surf (ou d'autres sports addictifs) : la veille d'une session, on ne sait pas ce qu'on va trouver, contrairement à un tennisman par exemple. Et même pendant le check ou pendant la session, on ne sait pas si les conditions vont se maintenir, si la vague qu'on voit arriver sera la dernière de la journée...Si on va prendre une bombe ou si on va prendre 10 vagues décevantes.
Ce n'est qu'un aspect parmi d'autres bien sûr.
Je pense aussi que la décharge hormonale est différente selon les sports. Celui qui court, je le comparerais à un mec qui sirote de la bière à 4,5 % toute la journée. Alors que le surfeur se tape un shot de vodka (pour rester politiquement correct) à chaque vague :lol:

Re: Surf et addiction

MessagePosté: Jeu Oct 17, 2019 10:00
par dahomey
j'adore ta comparaison...nominé :lol:
Pour répondre à JC, moi je faisais du bodyboard déjà et vers mes 9 ans je crois (pour rappel j'habitais au maroc) mon frère qui me traînait partout justement dans l'eau et qui en avait marre de me voir allongé venait en France pendant l'été pour travailler et se faire des sous pour son matos.
Habitant à la plage,du coup j'ai passé l'été à me forcer a surfer en planche avec mes 20kg pour lui faire la surprise et lui faire plaisir à son retour (je me mettais déjà debout sur le bb) mais là il fallait ramer avec une vrai planche, allez au fond et passer le stade de peur de me mettre debout avec....je me souviens que c'était compliqué quand même, le creux me faisait peur et si ca creusait dans l’ouverture je fermais les yeux et j'attendais de passer.J'ai mis des années à les ouvrir pour voir enfin mes casquettes et tubes....j'ai raté tout mes premiers :lol: .
Il était trop content à son retour et moi j'ai jamais lâché du coup.....grâce à lui.J'ai même pas commencé pour moi :yuk: :fufu: :lol: .

Re: Surf et addiction

MessagePosté: Jeu Oct 17, 2019 11:59
par jbcabri
Gart a écrit::
Je pense aussi que la décharge hormonale est différente selon les sports. Celui qui court, je le comparerais à un mec qui sirote de la bière à 4,5 % toute la journée. Alors que le surfeur se tape un shot de vodka (pour rester politiquement correct) à chaque vague [emoji38]


Ah merde, je cumule. Je dois être un sacré arsouille.
Blague à part, je suis assez d'accord sur le côté chasseur et jeux de hasard. Je rajouterais le côté émerveillement face à la nature.C'est ce qui m'a fait commencé et qui m'a fasciné dès le début, ressentir la force de la nature sous mes pieds.
D'ailleurs, depuis que j'ai dû m'éloigner des vagues, je compense avec les sports de montagne pour lesquels on retrouve ces 3 caractéristiques. Par contre, vaut mieux pas trop ressentir la force de la nature en montagne car ça risque d'être la dernière fois.

Envoyé de mon SM-J510FN en utilisant Tapatalk

Re: Surf et addiction

MessagePosté: Jeu Oct 17, 2019 12:53
par romsdegsurf
Comme Dahomey, je m'y suis mis avec mon frère. Lui 22 ans, moi 14. Le petit voulant faire comme le grand.
30 ans plus tard, j'y suis toujours alors que lui n'a pas touché une planche depuis belle lurette.
Pourquoi je continue? La sensation que procure une session, qu'elle soit top ou pourrie, je sors de l'eau toujours avec le sourire. Et dans l'eau, juste moi et l'océan, rien d'autre en tête (à part survivre de temps en temps :help: ).
La mentalité du groupe (même si ça s'est bien détérioré ces derniers temps) aussi, cette même passion qui nous réunit et nous rend (globalement) solidaires les uns les autres alors qu'on ne se connait pas.
N'habitant plus au bord de l'eau depuis 4 ans, je compte les jours avant de revenir car le manque (qui a dit addiction?) est flagrant.
Je trouve que c'est compliqué à exprimer ce besoin de surfer et d'être au contact de l'océan à des personnes non initiées. Même là, dire pourquoi j'aime ça et j'en ai besoin, je sèche!
Ca fait parti de moi, voilà. Alors quand on me demande pourquoi, je répond parce que! :fufu:

Re: Surf et addiction

MessagePosté: Jeu Oct 17, 2019 17:12
par kevinseconds
Gart a écrit::+1: Il y a aussi l'aspect particulièrement aléatoire qui joue, je pense.
Le circuit de récompense hormonal, qui a un rôle central dans les addictions, est plus stimulé par une récompense aléatoire (ce qui explique l'addiction aux jeux de hasards). Et si le hasard est inhérent à tous les sports, je trouve que c'est encore plus marqué pour le surf (ou d'autres sports addictifs) : la veille d'une session, on ne sait pas ce qu'on va trouver, contrairement à un tennisman par exemple. Et même pendant le check ou pendant la session, on ne sait pas si les conditions vont se maintenir, si la vague qu'on voit arriver sera la dernière de la journée...Si on va prendre une bombe ou si on va prendre 10 vagues décevantes.
Ce n'est qu'un aspect parmi d'autres bien sûr.
Je pense aussi que la décharge hormonale est différente selon les sports. Celui qui court, je le comparerais à un mec qui sirote de la bière à 4,5 % toute la journée. Alors que le surfeur se tape un shot de vodka (pour rester politiquement correct) à chaque vague :lol:


En gironde l'aleatoire est limité, on sait tres souvent ce qu'on va trouver!

Re: Surf et addiction

MessagePosté: Jeu Oct 17, 2019 17:26
par Gart
Au contraire, je trouve qu'il est sans limites ! On ne sait JAMAIS ce qu'on va trouver, le banc, le plan d'eau, les conditions, tout est surprise en Gironde. (bon d'accord, souvent on sait que c'est pourri, mais je me fais l'avocat du diable)

Re: Surf et addiction

MessagePosté: Jeu Oct 17, 2019 19:36
par zitoune
Pour le coup la différence avec la course à pied ne me paraît qu'à moitié vraie
La plénitude après les 2 est comparable je trouve
Et la décharge d'adrénaline, bien fréquente en surf surtout quand ça pousse, existe aussi en course quand tu vas chercher dans tes limites
Tu l'as pas à chaque fois mais ça m'est déjà arrivé en franchissant la ligne

-

Re: Surf et addiction

MessagePosté: Jeu Oct 17, 2019 20:34
par tomax
pourquoi ?
pour moi la réponse peut être courte : parce que les vagues sont là et que l'on veut s'y frotter, s'y "mettre dedans"
juste ça,
après l'engin,comme les jouets , nous avons nos favoris :roll:
pour l'addiction je reviens plus tard :lol: je sèche

et toi JC ?

Re: Surf et addiction

MessagePosté: Jeu Oct 17, 2019 21:02
par Jean-Christophe
Pourquoi me suis-je mis au surf ou plutôt, pourquoi y suis-je tombé dedans ?
C'est un poil plus long.

Depuis que je suis en âge de pratiquer, j'ai toujours été fasciné par la glisse (sans mauvais jeu de mots…). Ayant passé mon adolescence en Aveyron, je pratiquais le roller, le skate, le ski, le VTT (oui, ce peut être un sport de glisse)… et nous étions 3 bons potos à rêver de surfer.
Parmi les 3, il y en avait un qui avait une maison surplombant la côte des Basques. Il y partait 2 mois par an, pratiquant le BB et revenait avec des récits nous faisant rêver !
J'avais une très bonne amie qui avait une maison à Btz et je pouvais y aller avec elle.

Avant cela, la première fois que j'ai vu l'océan (enfant), c'était à Contis et j'ai été subjugué par un MNS bodysurfant dans des vagues qui me paraissaient énorme ! Je me suis juré de faire ça un jour.

Je passe quelques années, puis mes parents se sont installés dans le PB et j'ai pu passer un mois matin et soir à m'essayer au surf avec mon poto qui avait une maison sur la côte. Dreamin' alive !!
50 cm tous les jours… nous faisions à peine un take off mais nous pensions savoir surfer. Le jour où il y a eut 1 m, nous avons compris que nous ne savions rien faire !!
Toutefois, c'est pendant ce mois-ci que j'ai le « traumatisme » de mon premier bottom sur une énorme vague (1 m tout au plus!) ancré en moi. Le souvenir est si vif que je me souviens de tous les détails entourant ce ride (qui a dû durer 4 sec tout au plus !).

Aujourd'hui, mon poto s'est éloigné de la mer mais je suis depuis ce jour accro au surf. J'emploie d'ailleurs le mot traumatisme à dessein. A l'instar des drogues, le surf et la première vraie vague est inscrite tel un rush en nous.

Aujourd'hui, si j'y vais c'est comme toi, pour m'y frotter, pour déconnecter, pour vivre un truc unique, pour m'immerger dans un endroit sauvage, pour vivre un morceau de liberté (contre balaçant notre société de plus en pus contraignante), pour vivre la chasse à l'inconnu dont vous parlez, pour partager les vagues avec toi Tom ( :love: ), pour vivre la joie primale qui me pousse à sourire à la vie… Ce serait impossible de faire une liste exhaustive.

Mais comme je l'ai dit à mon amie un jour, « ce n'est pas très ambitieux, mais je suis en quelque sorte le champion de mon monde !! » car j'ai sû tenir la promesse que je m'étais faite enfant.

Re: Surf et addiction

MessagePosté: Jeu Oct 17, 2019 21:22
par tomax
felicitation champion !! :yess:

Re: Surf et addiction

MessagePosté: Jeu Oct 17, 2019 21:23
par Jean-Christophe
En outre Tom, quand tu écris "'pour s'y mettre dedans", ça me fait penser à quelque chose qui serait très profondément inscrit en nous. Quelque chose qui serait d'ordre originel, cf, cet article de Science et vie:

"Le liquide amniotique nous laisse des souvenirs.

A la fois à l'intérieur et à l'extérieur des cellules —dans le sang et la lymphe—, cette eau fait transiter dans tout l'organisme les molécules et substances biologiques produites et sert de matrice à des réactions chimiques. Sans l'eau, l'homme n'est plus... Pis, il ne peut être. Car n'oublions pas que c'est dans ce milieu liquide que l'homme se développe. Une période aquatique de neuf mois durant laquelle l'embryon, puis le fœtus, baigne dans le liquide amniotique.

Ce dont se souviennent, là encore, les bébés : s'ils sont si à l'aise sous l'eau, c'est parce qu'ils démarrent leur existence dans ce milieu... Au point de pouvoir rester en apnée réflexe durant près de trente secondes, alors que leurs petits poumons ont un volume de 15 à 20 ml d'air - contre environ 500 ml pour un adulte, qui tient en moyenne et sans entraînement une minute.

Notre plasma a une composition très proche de l'eau de mer.

D'où vient cet indéfectible besoin qui lie l'homme à l'eau et plus largement à la mer ? Peut-être de notre chimie interne. En effet, la composition de notre plasma (la partie liquide du sang) est, de par ses composants, identique à l'eau de mer. A l'exception de sa teneur en sel (9 g/l pour le sang, environ 35 g/l pour l'eau de mer), ce liquide jaune clair contient les mêmes 92 oligoéléments : fer, zinc, iode, sélénium, cuivre, manganèse...

Ramené à isotonie, c'est-à-dire au même taux de salinité, le sang pourrait être considéré comme de l'eau de mer, plus les globules ! L'apnéiste Jacques Mayol affirmait que "il y a en nous un véritable océan". Il n'était pas très éloigné de la vérité. Chacun porte bien une infime part de la mer en soi."

D'après Science & Vie QR n°20 « La mer & les océans » -
Source: https://www.science-et-vie.com/questions-reponses/pourquoi-l-eau-est-elle-source-de-vie-10285

En outre, c'est un peu pour moi comme avec la techno. Beaucoup disent qu'ils "revivent" à travers elle une partie de leur vie intra utérine...

Re: Surf et addiction

MessagePosté: Jeu Oct 17, 2019 21:33
par tomax
l'ocean ... l'élément du liquide, la connection est directe
je suis entièrement d'accord avec ce que tu écris là, meme sur la musique d'une manière globale, je pense que le beat et les basses fréquence ravivent cette mémoire là en nous effectivement