Uvea, Futuna, Calédonie, Shanghai... Mais surtout Futuna!
Posté: Sam Oct 10, 2015 16:34
Coucou, à la demande d'un habitué , un petit report du temps passé un peu partout.
Le programme : 5 mois à Futuna, 1 mois en Nouvelle-Calédonie, quelques jours à Wallis, et 15 jours à Shanghai en rentrant.
Futuna est une île minuscule, sans eau potable, sans téléphone portable, sans rien en fait. Coincée entre Fiji, Samoa et Tonga, au nord-est de la Nouvelle-Calédonie, elle-même au nord de la Nouvelle Zélande et à l'est de l'Australie. Pour y arriver, cela m'a pris 87 heures d'avions et d'escales. Parti le 2 octobre 2014, arrivé le 6.
A l'entrée du triangle polynésien (qui joint la NZ, Hawai'i et Rapa Nui - l'île de Pâques - ), Samoa et Tonga ont été les premières îles polynésiennes colonisées, environ 1000 ans avant JC, il y a plus de 3000 ans. Fiji n'appartient pas à la Polynésie. Wallis a été colonisée par les tongiens, Futuna par les samoans, et cela se ressent clairement dans la culture, les visages, et même les langues (car en Polynésie, c'est "une langue par île" a-t-on coutume de dire). Les tongiens ne sont jamais parvenus à coloniser Futuna, et l'île compte plusieurs anciens champs de bataille aux noms évocateurs ("le cimetière des tongiens" alias "la rivière rouge", traduit en français).
D'un point de vue linguistique, le futunien (que les wallisiens et les tongiens ne comprennent pas, mais qui est assez proche du samoan) est considéré comme la langue la plus proche du "proto-polynésien", la mieux conservée, la moins polluée par les langues indo-européennes. Aucun repère n'existe, c'est une langue fabuleusement mélodieuse et poétique, qui mérite d'être apprise.
97% des futuniens ne parlent que le futunien à la maison, le français est réservé aux conversations avec les métropolitains. Les enfants avant 5 ans ne parlent pas un mot de français (avant le CP), et les vieux non plus (après 50 ans grosso modo). 70% de la population n'a pas accès à la monnaie et ne vit que du troc et de sa pêche/agriculture.
87,5% des wallisiens et futuniens sont en surcharge pondérale, et environ 70% sont obèses. Cela n'a rien à voir avec la génétique (les pêcheurs et agriculteurs sont fins et musclés), mais avec le fait qu'ils sont généralement peu actifs et mangent 6 à 8 vrais repas par jour, principalement à base de féculents, de poulet, de porc (le puaka est ROI à Futuna) et de boissons sucrées.
Futuna est scindée en deux "royaumes", gérés par deux "rois". Je mets des guillemets car il s'agit d'une traduction française maladroite. Les "rois" ne sont en fait que des gérants mis en place par les familles "princières", les "aliki" ("nobles") pour gérer l'intendance. Ils sont éjectables à la demande. Dans chaque royaume (Sigave au nord, Alo au sud), plusieurs "ministres" (les aliki) sont les décideurs. Et dans chaque royaume, l'un deux représente l'autorité suprême et peux décider précisément ce qu'il veut, y compris de destituer le roi. A Sigave, il s'agit du Saatula, et à Alo, du Tiafo'i.
Cette petite introduction faite, place aux photos. Pas de surf, parce que pas le temps (je travaillais 140h par semaine, 70h à l'hôpital, 70h de garde à quelques mètres dans la maison de passage), pas le matos, pas les endroits pour :
- A Futuna, une houle violente (Fiji est à 200 bornes) sans barrière de corail, directement sur un platier tranchant comme du rasoir. 3500 habitants, personne ne surfe, pas de shop, pas de shaper, rien, nada, une seule planche sur l'ile, une 6 quelque chose décathlon en mousse sans ailerons...
- En Calédo, le surf peut être épique (2h d'avion de Fiji) mais il faut un bateau et 20 minutes pour rejoindre l'une des passes où ça surfe, et j'avais plein d'autres choses à découvrir
Je vous propose donc un voyage, sans surf, au coeur d'un endroit que très peu de gens verront. Je vous copie le contenu de mon blog, qui parle de tout et de rien. Des gens, des langues, des traditions, de la culture pluri-millénaire (j'ai passé 5 mois en immersion totale à Futuna, dont j'ai appris la langue et les coutumes), bref, j'espère que vous apprécierez. Je rajouterai des photos régulièrement, si je vous mets tout d'un coup ça va piquer.
Futuna m'a changé, ou plutôt m'a révélé qui j'étais.
Le programme : 5 mois à Futuna, 1 mois en Nouvelle-Calédonie, quelques jours à Wallis, et 15 jours à Shanghai en rentrant.
Futuna est une île minuscule, sans eau potable, sans téléphone portable, sans rien en fait. Coincée entre Fiji, Samoa et Tonga, au nord-est de la Nouvelle-Calédonie, elle-même au nord de la Nouvelle Zélande et à l'est de l'Australie. Pour y arriver, cela m'a pris 87 heures d'avions et d'escales. Parti le 2 octobre 2014, arrivé le 6.
A l'entrée du triangle polynésien (qui joint la NZ, Hawai'i et Rapa Nui - l'île de Pâques - ), Samoa et Tonga ont été les premières îles polynésiennes colonisées, environ 1000 ans avant JC, il y a plus de 3000 ans. Fiji n'appartient pas à la Polynésie. Wallis a été colonisée par les tongiens, Futuna par les samoans, et cela se ressent clairement dans la culture, les visages, et même les langues (car en Polynésie, c'est "une langue par île" a-t-on coutume de dire). Les tongiens ne sont jamais parvenus à coloniser Futuna, et l'île compte plusieurs anciens champs de bataille aux noms évocateurs ("le cimetière des tongiens" alias "la rivière rouge", traduit en français).
D'un point de vue linguistique, le futunien (que les wallisiens et les tongiens ne comprennent pas, mais qui est assez proche du samoan) est considéré comme la langue la plus proche du "proto-polynésien", la mieux conservée, la moins polluée par les langues indo-européennes. Aucun repère n'existe, c'est une langue fabuleusement mélodieuse et poétique, qui mérite d'être apprise.
97% des futuniens ne parlent que le futunien à la maison, le français est réservé aux conversations avec les métropolitains. Les enfants avant 5 ans ne parlent pas un mot de français (avant le CP), et les vieux non plus (après 50 ans grosso modo). 70% de la population n'a pas accès à la monnaie et ne vit que du troc et de sa pêche/agriculture.
87,5% des wallisiens et futuniens sont en surcharge pondérale, et environ 70% sont obèses. Cela n'a rien à voir avec la génétique (les pêcheurs et agriculteurs sont fins et musclés), mais avec le fait qu'ils sont généralement peu actifs et mangent 6 à 8 vrais repas par jour, principalement à base de féculents, de poulet, de porc (le puaka est ROI à Futuna) et de boissons sucrées.
Futuna est scindée en deux "royaumes", gérés par deux "rois". Je mets des guillemets car il s'agit d'une traduction française maladroite. Les "rois" ne sont en fait que des gérants mis en place par les familles "princières", les "aliki" ("nobles") pour gérer l'intendance. Ils sont éjectables à la demande. Dans chaque royaume (Sigave au nord, Alo au sud), plusieurs "ministres" (les aliki) sont les décideurs. Et dans chaque royaume, l'un deux représente l'autorité suprême et peux décider précisément ce qu'il veut, y compris de destituer le roi. A Sigave, il s'agit du Saatula, et à Alo, du Tiafo'i.
Cette petite introduction faite, place aux photos. Pas de surf, parce que pas le temps (je travaillais 140h par semaine, 70h à l'hôpital, 70h de garde à quelques mètres dans la maison de passage), pas le matos, pas les endroits pour :
- A Futuna, une houle violente (Fiji est à 200 bornes) sans barrière de corail, directement sur un platier tranchant comme du rasoir. 3500 habitants, personne ne surfe, pas de shop, pas de shaper, rien, nada, une seule planche sur l'ile, une 6 quelque chose décathlon en mousse sans ailerons...
- En Calédo, le surf peut être épique (2h d'avion de Fiji) mais il faut un bateau et 20 minutes pour rejoindre l'une des passes où ça surfe, et j'avais plein d'autres choses à découvrir
Je vous propose donc un voyage, sans surf, au coeur d'un endroit que très peu de gens verront. Je vous copie le contenu de mon blog, qui parle de tout et de rien. Des gens, des langues, des traditions, de la culture pluri-millénaire (j'ai passé 5 mois en immersion totale à Futuna, dont j'ai appris la langue et les coutumes), bref, j'espère que vous apprécierez. Je rajouterai des photos régulièrement, si je vous mets tout d'un coup ça va piquer.
Futuna m'a changé, ou plutôt m'a révélé qui j'étais.