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Re: Périple Asiatico-australien 2010

MessagePosté: Lun Fév 28, 2011 13:03
par kevinseconds
:shock: Ouch! Sacré balade :heat:

Y'a certain passages qui font franchement envie, d'autres moins! :lol:

Re: Périple Asiatico-australien 2010

MessagePosté: Lun Fév 28, 2011 13:48
par =WAVE=
Je viens de tout dévorer !! Franchement bravo, je me suis évadé l'espace d'une demie heure, tu réalises là un rêve que j'aimerai moi aussi vivre, tout plaquer pour partir sans trop savoir où et prendre de bonnes baffes dans la figure !!
Franchement bravo, respect !!

Re: Périple Asiatico-australien 2010

MessagePosté: Lun Fév 28, 2011 15:24
par malo
Top ! vivement la suite !

Re: Périple Asiatico-australien 2010

MessagePosté: Lun Fév 28, 2011 20:01
par coxos
Bon content que ça vous plaise parce que c'est que c'est chronophage de mettre des mots sur tous ces souvenirs. Pour les membres les plus hardcore de surfrepotes ne vous inquiétez pas il y a plus de surf sur la fin.

Je devrais pouvoir poster la Thailande ce soir.

Re: Périple Asiatico-australien 2010

MessagePosté: Lun Fév 28, 2011 22:09
par coxos
Thailande

Autant le dire tout de suite à la base je comptais passer en coup de vent seulement en Thailande, le Laos et le Cambodge ayant ma préférence initiale. J’ai vraiment de mauvais à priori sur la Thailande, je n’arrive pas à me sortir de la tête l’histoire de Frédéric Mitterand et ses ‘boxeurs’ de 40 ans ou encore le pervers autrichien Fritz passant ses vacances à Phuket. Certes il parait que c’est beau et que la cuisine et bonne mais bon j’ai du mal à me débarrasser de l’image de bordel à ciel ouvert.

Ca commence mal à l’aéroport, je suis assis à côté de jeunes français qui eux aussi prennent le vol pour Phuket. A les écouter ils ne vont pas là bas pour enfiler des perles … autant le dire tout de suite je vais vite me débarrasser de tous ces clichés dont nous gavent les médias. Oui ils ont des problèmes gravissimes de prostitution mais bon cette expérience va apporter un peu de nuance. Les thaïlandais sont vraiment accueillants, le pays est magnifique, le voyage est facile, accessible et il y en a pour tous les goûts. Je confirme les rumeurs sur la cuisine locale, délicieuse tout simplement. La thailande est plus développée que ses voisins du Nord dont le Vietnam et ça se sent dès l’arrivé à l’aéroport de Phuket (il reste néanmoins des zones rurales extrêmement pauvres malheureusement). Mon vol air asia nous dépose en terre promise aux alentours de minuit, heure idéale pour le voyageur fauché qui par principe ne réserve jamais d’hôtel. Dans le mini bus qui nous conduit à Phuket city tout le monde annonce son hôtel au chauffeur :
- « and you sir where are you going ? »
- “I’m going to the bus station”
- “But the bus station is close”
- “Don’t worry I’ll be fine”

Du coup je me retrouve dans Phuket city (petite ville sans aucun intérêt à ne pas confondre avec Phuket plage) au beau milieu de la nuit. La ville est déserte et je m’arrête dans une épicerie 7 /11 (franchise américaine que l’on trouve partout en Asie) pour prendre un repas typique, Ramen japonais ou nouilles coréennes. Il y a de l’eau bouillante à disposition et des baguettes, le repas du voyageur à 0,35 centimes d’euros. Je mange ça assis sur un porche dans une rue bien trop calme. Je me demande vraiment ce que je fous et je suis sur attentif au moindre mouvement, près à déguerpir. Vraiment trop calme ça me fous les jetons. Le repas terminé je me dirige vers la station de bus. Effectivement tout est fermé mais c’est éclairé et des taxis stationnent en attendant un bus de nuit. Je m’assois sur un banc et j’essaye de dormir un peu. Un chauffeur vient me taper la discute. Il s’enmerde et il se demande ce que je fais. Je lui explique que je veux prendre le premier bus pour Surat Tani. Il rigole en me disant que le premier bus part vers 6 heures du mat. Il chique un truc bizarre, il a les yeux explosés, il me fait peur… finalement on va discuter une bonne heure, il est un peu givré mais sympa, puis la fatigue l’emporte et je m’endors sur mon sac en mode « j’ai pas envie de me faire dépouiller durant mon sommeil ».

Je me réveil avec les premières lueurs du jour et je vois un vieux bus multicolore qui se prépare à partir avec écrit avec la calligraphie typique de thailande Surat Tani. Je saute, agrippe mon sac et me mets à courir derrière le bus. Je m’acquitte du billet (environ 4 euros) et monte dans le bus presque vide. Pas de clim, juste des sièges en faux cuir option ultra transpirant et des petits ventilos qui brasse de l’air déjà tiède alors qu’il est à peine 6 du mat. Je passe la première heure à admirer le paysage à l’aube. Déjà je suis sous le charme. On s’arrête toutes les ½ h pour mettre du diesel. Non le réservoir n’est pas troué, le chauffeur et son assistant mettent juste de l’essence avec l’argent des voyageurs qui montent en route. Je rigole intérieurement et m’endors comme de nouveau comme un bébé. Et puis c’est un bébé, un autre qui va me réveiller d’une manière bien à lui. Je sens un liquide chaud sur ma jambe, je me réveille en pensant que la personne de devant à une bouteille d’eau qui fuit. En fait elle a un bébé qui fuit, en passant la tête par-dessus la banquette je vois ce jeune homme qui se vide allégrement la vessie sous l’œil presque amusé de sa maman. Heureusement il a l’air bien hydraté et il n’a pas mangé d’asperges du coup c’est plutôt propre. Humiliant mais propre. Les autres passagers se marrent bien. Cool je suis collant de transpiration et maintenant la jambe qui sent la pisse, mais il en faut plus pour altérer ma bonne humeur aujourd’hui, je reste encore éveiller un quart le temps de constater qu’on s’arrête toujours souvent à la pompe, puis je retourne dans les bras de Morphée. On arrive avec quelques 3h de retard due à une panne mécanique, apparemment puisque je dormais quand ça c’est passé.

A Surat Tani je quitte le bus haut en couleur pour un minibus moderne qui doit m’emmener au port pour prendre le Ferry pour Koh Phanang. Le trajet est censé durer 20 minutes mais mon chauffeur fait visiblement office de postier du coup il nous faudra 1h30 pour rejoindre le port et moi j’ai manqué mon ferry. 2h d’attente pour le prochain, puis deux heures sur le ferry et j’arrive enfin sur Koh Phanang, l’île aux fameuses Full Moon parties. Mon américaine ma donné des indications au poil pour la retrouver dans son dernier email. Je suis au « happy beach bungalow a gauche du port ». Il est 19h et je pars à pied à lq recherche de la plage joyeuse. Après une 45 min de marche je me rends compte que l’île est plus grande que prévu. Je retourne au village et je trouve un loueur de motos encore ouvert, pour deux euros par jour je loue une Yamaha manuelle de 125cm3, un classique asiatique. De nuit je vais me perdre quelque fois avant de trouver mon point de chute. L’américaine n’en revient pas quand elle me voit, elle ne croyait pas vraiment que je comptais la rejoindre. Je lui raconte mon trajet un peu galère autour d’un délicieux Pad Thai, on part dans de vrais fous rires. On enchaine avec un minuscule bar sur la plage, puis un bar en ville avec un mix de locaux et de routards. La fatigue, l’alcool, j’ai l’impression d’être dans un monde parallèle, parallèle mais joyeux. Je rentre avec mon américaine sur ma 125 que j’aime déjà a la folie. Je sens que je vais me plaire ici.

24 heures qui valent un mois de la vie de tous les jours. Le reste de cette épisode Thailandais est plus « classique ». Je vais vadrouiller pendant trois semaines avec mon américaine en amoureux d’île en île, en profitant des îles paradisiaques, du snorkling, de la cuisine locale. En gros on prend du bon temps sans se prendre la tête. Rythme pépère, ballades à moto et un temps incroyable à passer dans l’eau dans des paysages de carte postale. Manque plus que des vagues.On est tout les deux fauchés mais pour un budget de 12 euros par jour environ, on vit vraiment comme des rois.

Bon il y a quand même eu des petits moment qui méritent d’être racontés :

- Premier petit dej au happy beach Bungalow. On est assis juste à côté de un japonais de 45 balais et un jeune germano-nippon de 25 ans qui voyagent tous les deux en solitaire. Ils engagent la discussion et on rigole bien. A un moment le plus vieux nous raconte sorti de nulle part qu’il a fait l’amour à un(e) lady boy la nuit dernière. Je me demande si je suis encore cramé, l’américaine me regarde et on prend un fou-rire monumental. S’en suit une discussion paranormale. Le mec est visiblement timbré mais c’est un vrai baroudeur à l’ancienne et malgré des goûts un peu ‘particulier’ il est intéressant.

- Jour 2 : Traversé de Koh Phanang en moto. La piste est réputé dangeureuse et sa réputation est plus que mérité. Un véritable grand huit, au milieu de la forêt tropicale, la piste est pleine d’ornière, très sèche avec une sorte de minuscule gravier agissant comme un tapis de billes. Sans casques et avec des tongs on a frôlé l’accident bête plus d’une fois. On a roulé tout doucement mais il y avait des pourcentages solides. Bref je suis très concentré sur la conduite car j’aimerais pas amocher ma belle. Après quelques frayeurs on arrive au bout de la piste, et au bout de la piste une petite maison en bois. Une femme nous regarde avec méfiance. Je vais lui demander comment on va sur la plage. Apparemment on est sur la mauvaise piste. Elle nous propose de boire un truc. Le singe attaché à l’arbre par une chaîne juste assez longue pour atteindre l’escalier ne nous inspire pas confiance. Notre hôte nous dit qu’il est très méchant et qu’il faut faire gaffe. Sympa… Initialement parti pour boire un verre d’eau, elle finit par nous inviter à manger. Je lis dans le regard de mon américaine la peur de l’infection alimentaire dans cette maison du bout du monde. Je partage son inquiétude mais décide de faire confiance, du coup elle aussi. Le repas, un sauté de porc au bamboo est délicieux. Pour le dessert elle nous réserve une surprise. Elle va chercher un bol de lait qu’elle pose sur un coin de la terrasse. Immédiatement le singe s’approche pour le festin, elle pose un miroir devant lui et la on va prendre une claque. Le singe va nous faire un véritable show, il se regarde dans le miroir, sous toutes les coutures en faisant le beau. Un moment incroyable.
Elle nous propose de rester pour la nuit mais on ne veut pas abuser, et puis il y a quelque chose de bizzare dans cette maison du bout du monde : son isolement, le singe dangereux qui protège l’entrée, notre hôte qui n’est pas résidente mais juste de passage chez son oncle, elle est originaire de Chiang Mai au nord du pays en plein milieu du triangle d’or. On a tout les deux eu le sentiment que cette maison avait un rapport avec la drogue. Sachant que le centre de l’île de Koh Phanang à aussi un peu une réputation sulfureuse.

Enfin ça restera un moment gravés dans nos mémoires et pour longtemps.

- Le lendemain on va aller faire un tour sur la cote sud et là bonjour les dégâts. La plage qui devait être magnifique il y a quelques années est maintenant dégeulasse, mazout, huile de jet-skis, bruit de jet-skis, trainées marron du tout à l’égout. Le village loge tous les teuffeurs qui attendent frénétiquement l’orgie des Full Moon parties. Ambiance « american pie » garantie, on aime ou pas. Sur une île comme ça je trouve que c’est du gachis.


On a fait d’autres îles, on a bougé dans le sud musulman et dans l’ensemble j’ai adoré. Il y en a pour tous les goûts, teufeurs, roots, yogis, routards, pépère, familles, lune de miel, etc…et bizzarement ça cohabite plutôt pas mal.

Anecdote marrante : dans un petit resto de Koh Phanang un français un baba cool, qui à l’air d’avoir abusé quand il était plus jeune appelle sa copine en France. Il parle fort et lui explique que ce qui est excellent ce qu’il n’y a pas de français sur l’île du coup il peut lui dire ce qu’il veut haut et fort…. Il commence à se lacher complet et lui dire « tu me manques j’ai envie de te b…ser, de te pr…re, etc etc …. Il finit par raccrocher et nous dit dans un anglais bien de chez nous « it’s my girlfriend, we are waiting a baby ». « Toutes mes félicitations » je lui ai répondu avec un grand sourire. Le pauvre gars a vraiment pas eu de cul, on était les seuls autres clients dans le resto.

Prochaine etape, Malaysie.

happy beach bungalows
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Pad Thai
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la piste de la mort
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la vue depuis la maison du bout du monde
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the watch monkey
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carte postale
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le vieil homme et la mer
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seul taxi sur une petite ile
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autoroute du sud de la thailande
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cette grotte amene a une plage de sable blanc à l'interieur de la montagne
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fin de journée stressante
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apéro ?
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et une photo cliché qui marche une !
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Re: Périple Asiatico-australien 2010

MessagePosté: Mar Mar 01, 2011 10:32
par Benoua
D'étapes en anecdotes on avance avec toi dans ces pays asiatiques qui me sont complétement étrangers.
Entre les endroits pour dormir improbables et les rencontres diverses cette ballade à tes côtés est un vrai plaisir...vivement la suite!

Re: Périple Asiatico-australien 2010

MessagePosté: Mar Mar 01, 2011 22:57
par LeDuke
C'est décidé je me casse aussi.

Re: Périple Asiatico-australien 2010

MessagePosté: Mar Mar 01, 2011 23:28
par soroli
LeDuke a écrit:C'est décidé je me casse aussi.

Salut LeDuke,
avant de partir, une petite présentation par ici http://www.surfrepotes.fr/forum/presentations/ comme le veut la coutume ... :wink:

Re: Périple Asiatico-australien 2010

MessagePosté: Mer Mar 02, 2011 06:09
par aki974
Le choix du prochain voyage se précise...

Très sympa de lire et voir tout ça...

Re: Périple Asiatico-australien 2010

MessagePosté: Jeu Mar 03, 2011 23:37
par Yoma
Moi pareil j'ai bien aimé découvrir ton récit, c'est sympa de partager tout ça!! :yess:

Comme tout le monde j'adore voir la population locale à scooter avec ces chapeaux chinois, sur des routes paumées au milieu des rizières, avec les palmiers à perte de vue qui contraste parfois avec le bleu turquoise de l'Océan, c'est juste magique même sans vague...Les vagues, c'est du bonus dans ce genre d'expérience enrichissante, et quand ça vous tombe dessus c'est encore pluss ressenti comme un cadeau de la nature qu'en temps normal...

Bon Moi vu que je suis encore à la recherche de ma vague parfaite, si je devais choisir l'Asie je partirai très certainement pour l'indonésie je penses..Pour le moment j'ai juste vécu quelques temps au Sénégal, j'ai pas mal bouger dans ce pays et donc je n'ai pas vraiment surfé à ma faim même si je ne regrettes pas au contraire d'avoir découvert plein d'autres choses dans ce pays..D'ailleurs parfois tes récits me rappelent un peu mon expèrience de làbas, et la Casamance région du Sud Sénégal ressemble un peu à ces routes paumées du vietnam avec palmiers et végétation luxuriante et population locale qui donne tout le charme à la chose..Même si c'est bien plus sec làbas tout de même et assez plat, Mais il ya les rizières aussi et le riz thaii :D et oui il ya du riz thaii qui pousse en Afrique...

Allez garde la pêche !! :yess:

Re: Périple Asiatico-australien 2010

MessagePosté: Sam Mar 05, 2011 22:39
par coxos
Malaysie

L’étape Malaysienne du voyage sera la plus courte du voyage (5 jours seulement). La Malaysie est un pays un peu bizzare, tout d’abord il est coupé en deux, la moitié sur le continent asiatique et l’autre sur la moitié de l’île de Borneo. La population est extrêmement mélangé, c’est un peu l’inverse du Japon. Chinois, Indiens et Musulmans et Malais cohabitent dans cet étrange pays. C’est plus développé que la Thailande et Kuala Lumpur est vraiment une ville moderne où on sent le poids des pétrodollars ..

Pas retenu grand-chose de cette étape pour être franc, il faisait extrêmement chaud :sos: (42°C la nuit) et ça se supporte plus difficilement en ville qu’au bord de l’eau. Apparemment il y a moyen de surfer des vagues pas mal mais c’était pas la saison du coup on n’a pas bataillé.

J’ai bien aimé le métissage et le fait d’avoir l’impression de passer en permanence d’un pays à l’autre. Un coup on se croirait dans Hong Kong, la seconde d’après on est à Bombay en train de déguster un Naan. Les affiches qui menacent tout trafiquant de drogue de peine de morts partout dans le pays font froid dans le dos, même quand on n’a rien à se reprocher.

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C’est un peu plus cher que la Thailande mais ça reste très raisonnable pour nous européens. Après plus d’un mois à tracer la route à deux, la blonde repart vers Taiwan alors que je file vers l’Australie, début de la partie surf du voyage …

Plus cliché tu meurs
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Papi
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Forêt tropicale
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Petronas towers
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Re: Périple Asiatico-australien 2010

MessagePosté: Sam Mar 05, 2011 22:47
par coxos
Australie

Après 7h de vol depuis Kuala Lumpur je me retrouve à Sydney au petit matin. Métro de l’aéroport jusqu’au Circular Quay dans le centre de Sydney, je saute en suivant dans le ferry-navette qui fait la liaison jusqu’à Manly.

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Il est 6h30 et le bateau est quasiment vide, on passe devant le mythique opéra puis on file dans la baie de Sydney et je dois dire qu’au petit matin c’est pas degueu. Les immenses villas les pieds dans l’eau avec ponton privé ont l’air pas désagréable non plus. Puis on s’approche de l’embouchure et là le bateau se mets soudainement à tanguer. Une belle houle longue, le vent est d’ouest, ça sent le surf !! Je suis surexcité malgré la fatigue accumulé et je suis comme une pile, seul sur le ponton. C’est à ce moment la que je réalise que j’ai zappé de prévenir mon pote de mon jour et heure d’arrivé, mon dernier mail était pas vraiment explicite. J’ai son numero de tel mais j’espère qu’il va répondre de si bonne heure.

Arrivé a Manly je trace direct vers la plage, 5 min de marche plus tard je suis sur la plage à regarder des vagues parfaites de 1m50 + lissé par l’off-shore et déjà beaucoup de monde à l’eau ….

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Je comptais attendre une heure un plus raisonnable pour appeler mon pote mais la vue des vagues me rend dingue du coup je l’appelle en suivant d’une cabine. A ma grande surprise il est déjà réveillé : « t’aurais pu me prévenir et me dire à quelle heure t’arrivais, t’as du cul j’allais filer au boulot. Bon j’appelle mon boss pour lui dire que j’arriverais plus tard et je passe te chercher ». 5 min plus tard je le vois débarquer avec son break de sufer, la peau bronzés et les lunettes de soleil, si je le connaissais pas je dirais que c’est un australo pur jus. Bref on remonte chez lui dans les hauteurs de Manly, je dépose mes affaires, on prend un petit dèj et il me dit « Bon si tu veux tu peux me déposer au boulot et aller surfer direct, prend ma combi et ma planche, on a pas eu des conditions comme ça depuis des lustres». Ca c’est un pote ! A peine arrivé depuis deux heures que je suis déjà au volant de sa caisse, conduite à gauche, à me perdre entre Dee Why et Manly pour aller surfer.

Malgré des vagues au top cette première session sera un échec complet. Mes trois premiers mois de baroude on laissé des traces, j’ai perdu pas mal de poids et j’ai l’impression de pas avoir de jus. Au bout de 30 min je dois sortir de l’eau perclus de crampes, dommage…

Je vais passer deux semaines chez mon pote à surfer dans les environs. Je me rends compte à quel point j’étais dans ma bulle ces derniers moi. Sur ces voyages au long court on croise souvent des gens qui eux aussi baroudent quelques mois voire quelques années. Passer six mois à vadrouiller paisiblement en asie du sud-est devient la norme. Même pour les bourses les plus serrés il est possible de vivre comme un pacha, nourri, logé, blanchi pour rien du tout. La je suis de retour à la vie normale, ou presque. Tout le monde bosse dans la collocation, je me retrouve à faire la vaisselle, a faire à manger et à laver mon linge. Ca m’avais presque manqué.

Après deux jours je m’achète une planche, un truster 6’3 Aloha pour 180 euros, la planche a due être surfé trois fois au max … J’investis aussi dans une combarde. Pendant deux semaines je vais passer mon temps à surfer, faire des parties de ping-pong , essayer de reprendre quelques kilos et puis profiter de la vie nocturne. Je me sens un peu comme un parasite à rien glander alors que tout le monde bosse.

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Les vagues dans le coin sont pas géniales. J’ai eu quelques belles sessions mais bon dans l’ensemble j’ai trouvé ça assez décévant pour l’australie. Le niveau à l’eau est monstrueux, surtout que c’est les vacances et que tous les gamins sont dans l’eau même en semaine. Je retiendrais une superbe session sur le point break de Dee Why, la vague envoie un gros take off avec une marche puis s’enroule autour de la pointe avec un bon mur à manœuvre. Ca me rappelle les vagues de la maison et du coup j’arrive à tirer mon épingle du jeu.

Après deux semaines à trainer aux alentours de Sydney je décide de passer ma troisième et dernière semaine sur la Gold Coast. Bien m’en a pris….

J’ai dépensé ce qu’il me restait pour louer une voiture et payer l’essence. Me voila dans une minuscule Micra qui sera mon moyen de transport et ma maison pour 6 jours.

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Sur la route je vais m’arrêter sur plusieurs spots fameux mais aucun ne semble vouloir s’offrir à moi. En arrivant sur Byron Bay je n’y crois plus vraiment et là surprise, je vois the Pass qui à l’air de marcher avec beaucoup de monde à l’eau. Ni une ni deux je me change sans chercher à en voir plus. Deux minutes plus tard je me retrouve à courir sur la plage. Il y a 1m++, l’eau est turquoise et le vent off-shore. Autrement dit c’est parfait ! La course jusqu’à la pointe me paraît interminable et j’ai l’impression que mon petit cœur va lacher.

Photo qui rends pas justice
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La première section de la vague casse juste en face d’un rocher, le drop est vraiment chaud et il y a beaucoup de niveau. Le courant tire vers l’extérieur donc il faut ramer en permanence du coup il y a vraiment une sélection naturelle. Une fois le drop passé il y a un mur bien creux avec tube possible, puis la vague ramolli légèrement pour former un mur long et facile. Je vais réussir à prendre quelques bombes sur plusieurs centaines de mètres. Sur la fin la vague était un peu petite en shortboard mais en restant bien dans le curl il y avait moyen de bien glisser, sur de sacrés longueurs. Du vrai bonheur, surtout quand une bande de dauphins va se joindre à nous au pic l’espace de quelques minutes. Par contre ça fait chier l’eau est trop chaude pour surfer en shorty du coup je suis obligé de surfer la seconde session en maillot !

Après une deuxième session tout aussi jouissive je vais me ballader dans les rues de Byron Bay. Je suis beaucoup moins emballé que par les vagues du coup je décide de tracer directement vers le nord et le superbank. Après deux heures de route je me retrouve garé devant Greenmount la dernière section du superbank. Deuxième vision de rêve de la journée. La nuit tombe mais j’ai tellement peur que les vagues disparaissent pendant la nuit que je décide d’y aller coûte que coûte. Je saute dans mon maillot encore trempé et je me retrouve de nouveau à courir vers le peak comme un dératé. De Greenmount à Snapper il doit bien il y avoir 2 bornes. Du coup je n’aurais pas la force d’aller jusqu’au peak peak et je vais me mettre à l’eau un après la première section. Il fait déjà presque nuit quand je me mets à l’eau, le temps de prendre une bonne vague et il fait déjà nuit noire . Malgré cette unique vague je suis comblé de ma session. Epuisé aussi avec plus de 5h de surf dans la journée. Je retourne à la voiture sous une pluie tropicale. Nième repas chez Subway (ça craint mais je suis fauché et ça coûte le même prix que se faire ses propres sandwiches).

Je conduis jusqu’au parking en face de snappers rocks pour passer ma deuxième nuit dans la caisse. Effort surhumain pour remplir le carnet de bord (rituel immuable depuis plus de trois mois), toilette minimal et au lit, en espérant que la houle soit présente le lendemain. Sur les coups de 5h du mat j’entends des mecs qui courent avec leurs planches, les leashs qui tapent contre la fibre de verre les trahissent. Je suis dans le pâté mais l’empressement des gars me fait dire qu’il y a du surf. Je saute dans mon maillot encore trempé sort ma planche et court après les autres dans la pénombre. Je suis réveillé depuis 2 min exactement. 3 min plus tard je suis sur le fameux rocher en face du pic a attendre une intervalle pour me mettre à l’eau. J’ai trop la tête dans le cul pour avoir peur et je me retrouve rapidement au pic. Il y a 2m bien solide et sur la première vague de la série je vois un gamin de 1M50 partir, faire un take off monstrueux, faire son bottom et se caler dans une caverne sableuse droit et fier comme un asutralien. Il est 5h20, il fait encore très sombre et se gamin de 12 ans est en train de me donner une leçon de surf. On est une dizaine au pic et le spot se remplit à vue d’œil du coup je m’empresse de partir sur une vague. Première tentative je me fais scotcher sur la lèvre et me fait punir méchamment, seconde tentative je fais un bon take-off mais sous estime la vitesse de la vague et manque le tube. Il est déjà presque trop tard, je suis dans l’eau depuis 10 min et on est maintenant une trentaine au pic. La vague est vraiment impressionnante, le take-off est très chaud et c’est dur de se maintenir à l’intérieur à cause d’un jus démoniaque qui éloigne de la zone de take-off.

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Je vais faire une dizaine de session sur le spot en trois jours et la vague est vraiment aussi dibgue que les magazines nous la vendent. Le spot est vraiment ultra exigeant et il faut vraiment batailler pour chopper les bonnes vagues, mais j’ai trouvé la compétition juste et l’ambiance pas trop dégueux pour un spot de ce standing. J’ai eu mon lot de bombes, j’ai jamais autant ramé de ma vie, à surfer 8h par jour. La vague ne connecte quasiment jamais de bout en bout (tout du moins à ces jours là), mais il y a quand de sacrés longueurs à faire, le tout avec un beau mur parfait pour les manœuvres et les tubes. En général il me fallais 3-4 vagues pour aller du peak jusqu'à la dernière section, soit 1,5 km a vue de nez. La aussi j’ai eu mon surf avec des dauphins et ce dans l’indifférence générale.

J’ai aussi fait un saut à Burleigh Head qui vit un peu dans l’ombre du superbank depuis quelques années, mais c’est une vague fantastique. La première vague que j’ai vue ce jour là, le mec s’est mis trois tubes bien profonds. J’étais venu pour observer seulement car au bout du rouleau physiquement, mais après ½ h de festival de barreaux j’ai finis par craquer. Je m’y suis remis un surf de deux heures, au mental. Sur la section qui envoie des tubes parfaits sur 30 cm d’eau j’ai pris que des caramels, manque de jus pour enchaîner correctement. Mais quelle vague !!

Burleigh Heads
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Au final cela restera comme une des meilleures semaine de surf de ma vie. 6h de surf par jour en moyenne, de l’eau à 25°C, des dauphins, des droites de classe mondiales et personne à l’eau, a part 100-150 surfeurs affamés peut être… ahah. Il manquait juste des potes pour partager ça. Par contre dormir dans une micra après de journées surf et ce, 7 nuit durant c’est pas idéal.

Après ce festival du surf, retour sur Sydney. En faisant très attention j’ai quand même explosé mon budget en Australie. Du coup il va falloir serrer encore plus la ceinture pour la prochaine et dernière étape, Bali.

Re: Périple Asiatico-australien 2010

MessagePosté: Sam Mar 05, 2011 23:03
par Bellota
Juste un mot : Whaou !!!

Et aussi merci encore pour le report :yess:

Re: Périple Asiatico-australien 2010

MessagePosté: Sam Mar 05, 2011 23:17
par zitoune
quel report et quel voyage de dingue :shock:
franchement c'est incroyable à lire, ça sent le trip à l'arrache complet dans des zones pas vraiment habituelles (l'asie surtout) et franchement ça m'impressionne beaucoup!
j'ai eu l'occasion d'être pas mal en lien avec l'asie ces derniers temps mais c'était professionnel et forcément c'était à 10 000 lieux de ce que tu as vécu!

vraiment vraiment passionnant, chapeau de t'être jeté à l'eau comme ça et de prendre le temps de le partager avec nous :yess:

Re: Périple Asiatico-australien 2010

MessagePosté: Dim Mar 06, 2011 12:49
par Tibok
Tout simplement MAGIQUE, mille merci d'immortaliser ton trip ici :yess: