Périple Asiatico-australien 2010

Postez ici vos reports de trip en dehors de vos spots habituels, vos voyages et vos découvertes

Périple Asiatico-australien 2010

Messagepar coxos » Ven Fév 25, 2011 21:55

Je crois que c’est mon premier ‘repote’, je me lance. En Décembre 2009 un petit événement de la vie, qui m’a sérieusement affecté sur le coup, fait déborder le vase et me fait ‘péter les plombs’. Au diable les soucis du quotidien je décide de tout plaquer pour tracer la route. Une fuite en avant certes mais une fuite qui se révèlera délicieuse.
C’est décidé le temps de m’organiser un minimum et je me casse. Me voila donc deux semaines plus tard, début janvier 2010, embarqué dans un vol Londres-Tokyo, la première étape sur mon billet tour du monde.
Pas de guide, pas de plan, pas de contact, pas d’idées reçues, pas d’objectifs à part celui de la découverte.
Bon on est sur un site de surf donc du coup je vais garder autant que possible cette ligne directrice. En fait mon voyage commence avant à la maison. Mon billet en poche je savoure les derniers jours avant le départ, une fois n’est pas coutume le mois de Janvier offre des conditions de rêve au Pays Basque, une température printanière et des vagues solides de 2m50 avec un léger offshore de sud-est. La veille de mon départ je surfe plus de quatre heures dans des vagues de rêves et je fait le plein de surf et le moral en bénéficie.
(photos)

Japon
Une gifle culturelle dès la descente de l’avion. Zéro mixité ethnique, un choc permanent entre modernisme et tradition, la pudeur qui côtoie l’obscène, le chic qui côtoie le vulgaire… un temple ancestral et un gratte ciel côte à côte, c’est courant dans Tokyo ! Tout est écrit en japonais, même dans Tokyo, du coup une simple commande dans un restaurant devient un jeu de hasard, c’est comme ça par exemple que je me suis retrouvé avec une soupe ou flottait un énorme œil de thon. Pour couronner le tout les japonais sont des pipes de chez pipes en anglais.

Autant vous dire que sans guide et sans préparation il y a eu des moments difficiles. Les moments forts de mon étape nippone :

- Première nuit dans un hôtel capsule
- Première expérience dans un onsen (bain public) au sommet d’une tour, avec 5 locaux qui observent le moindre de vos mouvements alors que vous prenez votre douche à poil assis sur un tabouret d’enfant en plastique. Ils s’assurent juste que vous allez être clean avant de rentrer dans le bain public.
- Traverser Tokyo en vélo
- Une cuite monumentale dans un karaoke, tellement beurré que j’étais persuadé de parler japonais.
- Se retrouver sur une île magnifique, avec des vagues (ex spot du WCT) mais hors saison. Du coup pas d’hôtel ouvert, pas de restos, que des locaux du genre pas très loquace. Du coup j’ai passé la journée à regarder de jolis vagues, à marcher avec mon paquetage, finish en apothéose avec une nuit à la belle étoile en plein milieu du mois de janvier .
- Se réveiller avec une vue sur le Fuji.
- Finir le voyage avec une carte bleue bloqué, avec juste assez d’argent pour payer le billet de train jusqu'à la dernière gare avant l’aéroport, faire les 15 dernières bornes à pied, en bordure d’autoroute sur les coups de minuit. Arriver a l’aéroport pour se faire dire que les
- terminaux sont fermés la nuit. Marcher dans l’aéroport de Tokyo Narita déserté, de 2 à 5 du mat pour éviter de mourir de froid dans une ambiance angoissante de film d’horreur.
- La joie et la fierté de pouvoir lire trois caractères japonais sur un menu, de montrer du doigt au serveur et de voir arriver le plat attendu !
-
Fujisan
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L’œil de thon
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Les minis tabourets des bains publics, pudiques s’abstenir
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Tokyo Bay t night
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Les fameux hôtels capsules
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Niijima island (ex spot WCT)
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Prochaine étape la Corée du Sud, le surf arrive plus tard.
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Re: Périple Asiatico-australien 2010

Messagepar soroli » Ven Fév 25, 2011 22:12

Chouette que tu te décides à nous faire partager ton périple ! :D
Vivement la suite :yess:
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Re: Périple Asiatico-australien 2010

Messagepar coxos » Ven Fév 25, 2011 22:43

Corée du Sud

Après 10 jours au Japon et une nuit épique à l’aéroport de Narita me voila dans le vol Korean Airline en direction de Seoul. Pas de surf prévu la-bas, rien de prévu d’ailleurs, comme pour le Japon, à la seule différence que j’ai un contact. L’amie d’une amie m’attend la bas, Jiuk de son petit nom, elle ne parle pas anglais mais elle a un peu de temps entre deux contrats et du coup elle s’est porter volontaire pour me guider dans son pays.

Autant le dire la Corée du sud est le pays le moins touristique que j’ai pu visiter. Ça tombe bien tout ce qui est ‘sentiers battus’ me rebute. J’ai découvert un pays très développé, avec une identité assez forte, moins fermé sur le monde que le Japon et les gens les plus hospitaliers du monde, qui apprécient l’art de bien manger et de bien boire !

Moments forts :

- Premier barbecue coréen dans un bouiboui de Séoul à descendre du Soju (alcool de riz local). J’ai compris que j’avais un sacré client niveau levé de coude en la présence de Jiuk.
- La visite de la frontière avec la Corée du Nord, une guide au bord des larmes, un peuple coupé en deux, la propagande, la violence, les menaces, la folie, le contraste. D’un côté liberté et prospérité, de l’autre le cauchemar.
- Manger de la cuisine coréenne, assis sur le sol, avec les baguettes traditionnelles en inox, les fesses agréablement chauffé par le chauffage au sol. Je crois que les coréens utilisent le chauffage au sol depuis des siècles et des siècles. En même temps les hivers sont très très rudes (entre -5°C et -15°C tous les jours pendant mon séjour).
- Une soirée en boite à Busan, j’étais le seul non coréen dans la boîte, du coup j’ai eu le droit à beaucoup d’attention. Ici les filles sont au bar, les mecs eux dansent sur du R’n’B en coordination avec leurs amis. Tout le monde danse en faisant face au DJ, une autre planète.
- Visite du temple du sashimi, un bâtiment de 20 étages, avec la poissonnerie au rez-de-chaussée, une fois le poisson vivant choisi, payé et mis dans un seau vous montez aux étages des restos, vous refilez la poiscaille au chef et 15 min plus tard vous avez feu le poisson en filets, prêt à être dégusté. Bien sur vous arrosez le tout de Soju et vous profitez de la vue sur la baie.
- Le marché aux poissons insensé de Busan. Tout ce qui peut être ratissé aux fonds des mers se retrouve sur les tables du marché. Vous voulez du calamar géant, no problem !
- La nourriture en général est délicieuse et bon marché. On mange pimenté et très chaud, quand il fait -15°C dehors c’est plus qu’agréable.
- Grimper sur la plus haute montagne des alentours de Busan pour essayer de faire passer une vilaine gueule de bois, profiter d’un coucher de soleil magnifique en comité réduit et se faire inviter dans le meilleur resto familial, bon marché et délicieux de la ville par un inconnu sous prétexte que c’est bien la première fois qu’il croise un étranger (un français de surcroît) en haut de cette montagne.
- Comprendre le très fort attachement aux traditions. Si vous prenez une chambre dans une auberge pour deux personnes de sexe différent, le patron peut vous refuser sous le prétexte que vous n’êtes pas marié, ahahah. Chez les jeunes c’est différent, ils ont les DVD Bangs. Un endroit où on loue une pièce fermée au temps, en théorie c’est pour regarder des DVD, les couples ‘illégitimes’ se serve souvent du canapé pour autre chose. Sont fous ces coréens !
- Les conversations épuisantes avec Jiuk et son anglais plus que limité. Il faut attendre le soir et l’effet du soju pour que les échanges deviennent plus faciles.

Au sommet de la montagne, le jour ou je vais comprendre le mot hospitalité
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Le bureau ou l’ONU discute avec la Corée du Nord, a gauche du bureau vous êtes en Corée du Sud, à droite au Nord.
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Un palace d’ancien empereur, avec le temple ou l’empereur donnais rendez-vous a sa femme ou amantes pour un peu d’intimité.
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La famille rencontré en haut de la montagne
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Marché au poisson de Busan
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Busan
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Sashimi 1
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Sashimi2
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Ambiance guerre froide
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Jiuk et le plats typiques
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Je ne peux que recommander la Corée du Sud pour ceux qui veulent faire des trucs un peu différents.

Prochaine étape Taiwan et premier surf du Trip
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Re: Périple Asiatico-australien 2010

Messagepar pelou » Ven Fév 25, 2011 23:16

Pense-bête pour plus tard : "tout plaquer pour tracer la route"
:yess:
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Re: Périple Asiatico-australien 2010

Messagepar soroli » Ven Fév 25, 2011 23:34

pelou a écrit:Pense-bête pour plus tard : "tout plaquer pour tracer la route"
:yess:

Pense bête 2 : merci de pas m'oublier en partant ... :D
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Re: Périple Asiatico-australien 2010

Messagepar Bellota » Ven Fév 25, 2011 23:52

Whaou ... ça c'est du voyage !

Bravo pour le courage de partir ... et merci de nous partager ça avec le report :yess:
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Re: Périple Asiatico-australien 2010

Messagepar coxos » Sam Fév 26, 2011 01:11

Bon là je me suis un peu laché sur la longueur :shock: Note a moi même : essayer de faire plus court pour les prochains épisodes.

Taiwan

Encore un pays pas vraiment connu pour être une destination touristique. C’est un pays que je connais par procuration pour être sorti avec une taiwanaise pendant plusieurs années. Du coup c’est avec un mélange de curiosité et de nostalgie que je découvre ce pays particulier. Bastion capitaliste, cette île grande comme la Corse est la 25eme puissance économique mondiale. Depuis des décennies elle résiste à la sa grande voisine, la republique populaire de Chine. Les chinois considérent que Taiwan fait partie de la Chine alors que les taiwanais se considèrent indépendants mêmes si ils considèrent les chinois comme les leurs.

Enfin bon je débarque a Taiwan sans plans précis (pour changer), je me suis juste arranger pour faire du couchsurfing les deux premières nuits. Après être parti de Corée sous une tempête de neige, j’arrive a Taipei sous un solide 30°C.

Comme en Corée les gens sont d’une gentillesse incroyable ici, l’île est très développée sur les côtes alors que le centre de l’île est extrêmement montagneux. Par moment on se croirait tout droit sorti de la série Lost, à d’autres on a l’impression d’être dans une banlieue industrielle du Japon.

Moments forts :

- Première soirée taiwanaise, première expérience de couchsurfing. Mélanie (son prénom occidental) est hyper sympa. Je suis crevé car j’ai fait une nuit blanche pour ma dernière nuit en Corée, malgré tout j’ose pas dire non quand elle me propose de sortir. Je m’endors a moitié dans le métro quand elle me sort un ‘t’inquiète pas tu va te sentir mieux quand tu va voir mes copines, elles sont très mignonnes’. Elle n’a pas menti et je passe la soirée avec 6 jeunes femmes, cadres dynamiques dans des multinationales, elles sont toutes sur leur 31 pour une soirée entre filles. Je suis mi mal à l’aise mis amusé, je suis habillé comme le mec qui voyage avec un sac de 10 kg pour 5 mois ; je suis « lost in translation ». Malgré la fatigue je passe une soirée sympa à discuter avec ces midinettes ;
- Deuxième soirée dans les fameux night markets de Taipei. La foule est oppressante mais c’est une expérience unique et tous les sens sont mis à l’épreuve. J’ai notamment goûté le « stinky tofu » qui porte vraiment bien son nom.
- 5 jours à Hualien passé à éviter la pluie, chasser les vagues (sans succés) et à noyer ma déception dans l’alcool de l’auberge de jeunesse. Le Formosa Backpacker est une vraie auberge espagnole ou il fait bon vivre. Le confort est sommaire mais le bar est vivant, rendez vous des expats, baroudeurs et autres locaux. J’y rencontre aussi une américaine, je ne le sais pas encore à ce moment là mais nos routes vont se recroiser ;
- Un trek solitaire improvisé dans les fabuleuses gorges de Taroko
- Une dernière nuit a Taipei dans une boite branché avec des expats des 4 coins du monde, faire la queue avec mon backpack, prier pour réussir a rentrer avec ma tenue de baroudeur, profiter de la nuit au maximum, partir en panique de la boite sur les coup de 6h du mat, se perdre, s’endormir dans le metro, attrapper son avion de toute justesse….

Surf, oui je vous avez promis du surf. Et surf il y a eu. A la base Taiwan devait être une cure de surf, mais la météo et le manque de préparation on joué contre moi. J’ai écumé les alentours de Hualien sur la côte est pendant 5 jours, et malgré les tuyaux de la patronne de l’auberge qui surf je vais rien trouver de probant a me mettre sous la dent. En plus de tout j’ai un torticolis carabiné. Après une ultime soirée a picoler plus que de raison, à refaire le monde jusqu’à pas d’heure, j’annonce à qui veut bien l’entendre: « Demain je m’en fous je trace vers le sud à la recherche de vagues, quelque soit la météo ou l’état de mon cou ».

Réveil très difficile le lendemain, la courte nuit a été gaché par un ronfleur de compet, la bière locale se rappelle à mon bon souvenir au niveau du front, le torticoli reste présent et la pluie est toujours là, fidèle au poste. Un basque n’abandonnant jamais :D, je tiens parole, fait mon sac, prend un petit déj rapide et file vers le sud. Je vais me taper plus de 200 bornes en scooter, dont la moitié sous la pluie. Il n’y pas de vent et la houle semble être bien présente. A mi chemin je croise les premiers surfers du voyage sur un gros beachbreak de sable noir. 1m50++ et les mecs n’ont pas l’air hyper à l’aise et n’en touchent pas une. Moi du coup je suis excité comme une pile, le cou regagne un peu de souplesse, la pluie se fait moins présente, la gueule de bois a disparu, bref la vue de vagues m’a guéri. Je pousse mon destrier a fond la petite ville de Donghe où il est censé avoir de bonnes vagues d’après quelques infos recueilli a des compères voyageurs alccolisés. Arrivé sur place j’hallucine, depuis la route je vois une gauche splendide et 50 m après un surfshop.

Ca y est je tiens plus en place, je loue la seule planche du shop, un mini malibu en plastoc. La patronne et la bande de surfers locaux qui squattent me regardent de travers. Je m’en fous je vais enfin surfer !! je laisse mes affaires au shop et je file en scooter la planche sous le bras, en maillot jusqu’au spot en contrebas.

Sur le parking des dizaines de vans avec des ‘gangs’ de locaux. Ils sont surf de la tête aux pieds, tous plus cool les uns que les autres, vrais-faux rebels. Jamais vu autant de Al merrick sur le même spot. La aussi j’ai le droit a de nouveaux regards de travers. Il faut dire qu’avec mon malibu en plastoc et mon vieux maillot je fais tâche. La gauche est bien sympa et s’enroule sur 200 mètres sur un fon de galets. Je saute à l’eau et là bonne surprise, l’eau est vraiment bonne, 23°C a vue de nez. Au mois de février c’est assez étonnant et ça contraste avec les 17-18°C a l’extérieur.

La session va être une gavade en règle. Les locaux sont visiblement plus à l’aise pour faire les beaux dehors mais dans l’eau c’est des brêles. Je suis un peu gêné au début de leur passer à l’intérieur mais ils sont justes mal placés, et être plus à l’extérieur qu’eux ça revient à laisser filer des vagues sans personne. Du coup après 20 min je fais comme à la maison. Je vais prendre une 50aine de vagues en deux heures, j’ai pas de souvenir d’avoir eu un tel rendement en 15 ans de surf. Par contre le surf avec mon sous marin jaune est un peu frustrant, je prends des vagues mais je ne les exploitent pas comme souhaités. La vague est longue est bien creuse, elle s’enroule a raz du bord et il n’y a pas beaucoup d’eau. Avec un peu plus de taille ça doit envoyer de beaux tubes.

Il y a quelques expats dans l’eau pour remonter un peu le niveau, en plus ils se prennent moins pour des stars donc ça les rends plus sympathiques. Apparment aujourd’hui c’est un très bon jour, j’ai vraiment du bol. En discutant avec eux je comprend mieux la surf culture a taiwan :
- Des expats australien ou kiwis qui fracassent
- Des locaux qui se sont mis au surf récemment. A taiwan il n’y a pas de beach culture et la mer est considéré comme dangereuse. Les enfants pour la plupart ne savent pas nager et sont éduqué dans la peur de l’océan.
- Les locaux se déplacent en meute comme au début du surf, du coup la moitié des surfers de l’île sont sur le spot aujourd’hui.

Je sort de l’eau à la tombée de la nuit. Je ne sais toujours pas ou je vais passer la nuit, mais un expat canadien m’explique qu’il campe pas loin de là. Je saute sur l’occasion et je lui demande si je peux pioncer dans sa caisse. Il hallucine un peu mais accepte gentiment. Du coup on mange ensemble le soir dans un petit resto tenu par un surfer local très cool, on mate quelques video de surf et il me parle du surf a Taiwan, la saison des typhons qui réveille des spots magiques. Que c’est bon la vie parfois, de bonnes vagues, un bon repas et des discussions d’after surf et je suis au paradis. Je m’endors comme un bébé dans la voiture de mon collègue canadien, quelle liberté !

le sous marin jaune
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la vue du pic sur les montagnes
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Le parking ou tout le gratin local est réuni pour une grande fête du surf pour le nouvel an chinois
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Le lendemain réveil aux aurores, je suis le premier à l’eau en maillot avec un petit 12°C extérieur, autant dire que je me gèle malgré l’eau chaude. De nouveau c’est la grosse gavade, avec le gros sous marin jaune je score. Je dois rentrer au nord dans l’après midi, c’est peut être la dernière session avant longtemps du coup j’en profite à fond.

Dernier repas avec mon pote canadien, je rend le sous marin jaune, récupère mon sac à dos et je prend la route du retour. La pluie refait son apparition ainsi que la nuit. Retour sur Hualien épuisant , 3h sous des trombes d’eau, avec un casque sans visière et le dos courbaturé. Je m’arrête quand même checker deux ou trois pointes avec des semi-secrets spot dont un très prometteur, ça sera la prochaine fois. P…tain qu’est ce que ça valait le coup ! Premier surf dans le pacifique ça se fête.

Sur la route des vagues
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Gorges de Taroko
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Paysages de bord de route a Taiwan
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Une des seules photos de la gauche que j’ai (ça rend pas vraiment justice à la vague)
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Plage de sable noir Hualien
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En cas d’invasion du voisin
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Modifié en dernier par coxos le Dim Fév 27, 2011 16:16, modifié 2 fois.
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Re: Périple Asiatico-australien 2010

Messagepar Aramis » Sam Fév 26, 2011 11:38

Merci pour ce dépaysement et pas de soucis pour la longueur des textes au contraire :yess:
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Re: Périple Asiatico-australien 2010

Messagepar arnaudls » Sam Fév 26, 2011 11:50

:+1: c'est nickel!!

J'attends la suite avec impatience!!! :fufu:
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Re: Périple Asiatico-australien 2010

Messagepar padyere » Sam Fév 26, 2011 19:32

Aïe aïe aïe!!!! Sympa le report ! et ça change! (mode vieille ON:et en plus ça me rappelle ma folle jeunesse routarde!!! (mode vieille OFF)
On attend la suite!Encore!
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Re: Périple Asiatico-australien 2010

Messagepar coxos » Dim Fév 27, 2011 13:22

Bon puisse que visiblement le texte ne vous fait pas peur, j'envoie la suite. C'est long mais j'ai quand même la frustration d'avoir laissé de côté des trucs importants. Bref pas facile de résumer.

Vietnam

Par miracle dans le vol Eva air a destination de Hanoi (voir épisode précédent), je ferme la page Asie du Nord Est, développé, sûre et propre. Je me prépare à un choc. Enfin pour le moment je roupille en essayant de récupérer de cette folle dernière nuit Taiwanaise.

Mon arrivé sur le sol vietnamien ne se fait pas sans mal. J’ai zappé de prendre des dollars à Taiwan du coup je ne peux pas payer mon visa. Les autorités locales me font comprendre que j’ai déconné et que je vais le payer. Je vais attendre 4 heures à la douane avant qu’un douanier m’escorte à l’exterieur pour retirer du liquide. J’enchaine en filant un billet de 50.000 dongs au lieu de 5000 pour payer le bus jusqu’au centre (25 euros au lieu de 2,5 ), puis je me fais avoir par le rabatteur dans le bus. Je lui ment ouvertement en lui disant que j’ai réservé un hotel dont j’ai trouvé le nom sur internet. En chemin il me dit « j’ai appelé l’hôtel, c’est un pote à moi, ils sont complet, on peut t’amener à un autre hôtel ». Je lui dis gentiment qu’il arrête de me prendre pour un con et qu’il me dépose à l’hôtel. Il va me faire craquer et gagner ce duel en arrêtant le bus devant un hôtel de son choix, après 10 min d’âpre discussion les 20 autres passagers me supplient du regard pour lâcher l’affaire, je descend du bus énervé de m’être fait roulé comme un nouveau né. Je suis crevé et je commence donc à négocier les prix avec la patronne. Elle voit que je suis une bête blessé et décide de m’achever en suivant en essayant de me vendre un tour organisé. Après une heure de discussion et un prix divisé par trois, je lâche de nouveau, seul espoir de pouvoir gagner la chambre et le lit tant désiré. Me voila donc délesté de 100 dollars pour un tour « todo incluido »de 5 jours a Sappa et la baie d’Halong. Moi qui voulais rester en dehors des sentiers battus me voila servi !

Ce mauvais début va être le début d’une longue liste de déconvenues. Autant le dire tout de suite j’ai été plus que déçu par le Vietnam, tourisme de masse, pollution, commerce agressif, population pas vraiment accueillante, arnaques en tout genre, …. C’est simple en tant que gringo vous ne pouvez faire confiance à personne, et les rapports sont (presque) toujours intéressé. Si ce que vous aimez dans le voyage c’est rencontrer la population locale, passez votre chemin, au Vietnam vous êtes trop souvent un portefeuille sur pattes. Cela étant dit j’y ai eu des moments inoubliables aussi et qui à eux seuls valaient les galère et autres enmerdes.

Hanoi : Il m’a fallu deux jours pour arriver à apprécier les charmes de l’ex capitale de l’Indochine française. Les millions de scooters sont à l’origine d’une pollution olfactive et visuelle intense et rendent l’atmosphère étouffante. Les Vietnamiens pensent que marcher c’est pour les pauvres, du coup les seuls gens qui marchent sont les pauvres et les touristes. Des taxis motos vous harcèlent à tous les coins de rue pour vous prendre. Le seul moyen de ne pas devenir fou en se balladant dans la ville est de les ignorer purement et simplement, c’est dur au début mais c’est une question de survie.

J’ai aimé le côté intemporelle de la ville, on dirait que Hanoi n’a pas beaucoup changé depuis 50 ans, scooters et touristes mis à part, pas de gratte ciels, une ville à taille humaine, les mamies vendant de la viande sur le trottoir avec pour seul matériel une planche en bois posé à même le sol, les vendeurs de fruit ambulants. L’organisation de la ville par corps de métier, le quartier des ferrailleurs, le quartier des mécanos, le quartier des artistes, il y a même le quartier des ‘routards’ avec tous les restaurant recommandés par le guide du routard (ou Lonely planet…), avec des clients qui ont tous le routard posé sur la table, les hôtels de routards. Pour des raisons de budget serré et pour fuir mes collègues routard j’ai écumé les coins non touristiques de la ville et j’ai mangé que dans des restos de rue. L’hygiène est souvent douteuse (baguettes franchement usés), les patrons rarement agréables mais la nourriture est toujours fraîche et bonne. Et puis c’est quand même plus sympa de manger avec les locaux que de se faire un repas dans un resto avec un menu traduit en 5 langues. Ca fait un peu snob de dire ça mais c’est ma vision du voyage. J’ai aussi adoré l’ambiance à la tombée de la nuit quand tout le monde se retrouve sur des terrasses de café pour tchatcher et regarder passer les filles endimanchés sur leurs scooters. Le café est bon, il est servi très fort avec des glaçons et du lait concentré. Les vietnamiens ressemblent un peu aux français pour leur goût pour les discussions interminables en terrasse autour d’un café ou d’une bière.

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Sappa : « ça devais être magique il y a 15 ans ». Une phrase qui va revenir souvant dans cet épisode Vietnamien. Perché dans les montagnes, Sappa est une zone de production de riz, ou on peut voir les fameuses rizières en escalier de carte postale. La ville de Sappa est le point de départ pour des treks organisés complétement fades, avec des groupes qui se suivent les uns après les autres. La manne touristique ne profite pas à tout le monde en plus, les tribus du coin (Muong entre autres) sont vraiment exploités et sont utilisés en tant que vitrine folklorique par les businessmen venus des villes. Gerbique ! Le top du top c’est que dans le village il y en a pour tous les goûts, boulangerie française, restaurant italien, fast food américain, kebab turc, et pub irlandais (ironie inside).

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Baie d’Halong : La perle du Vietnam, le must see. Autant vous dire que ça a été un cauchemar. C’est une usine à touristes exploité par une pseudo mafia. Les touristes sont traités comme du bétail, les jonks (des centaines) font le même parcours, tout le monde visite la même grotte a la queue leu leu , tout le monde fait du kayak au même endroit, . Le site en lui-même est magique à condition de réussir à faire abstraction de la pollution effrayante, des vapeurs de diesel et des pratiques mafieuses des capitaines de bateau. Je ne vais pas rentrer dans le détail mais le début de l’excursion de deux jours à commencer avec une grosse dispute entre touriste et le capitaine du bateau, où je me suis retrouvé propulsé malgré moi porte parole des touristes. Ca a failli dégénerer et certains ont préférés descendre du bateau et renoncer, désolant. Ils sont en train de couper la branche sur laquelle ils sont assis .

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Hue et Hoi An : Après 12 heures de train épuisante mais sympa car j’ai enfin pu échanger avec des locaux. Voyager en 2nd classe est définitivement un moyen de gagner un peu de respect de la part des locaux et du coup l’échange est facilité.

Allez deux extraits de mon carnet de bord pour illustrer mon passage a Hue :

"alors que je suis dans les chiottes immondes du train j'apercois la magie du vietnam ! le lever de soleil est splendide. Une boule de feu rouge eclair un paysage a couper le souffle compose de rizieres, d'une riviere lassive et de masifs calcaires luxuriants....magique."

"sur le chemin de la plage je me perds avec mon velo dans un petit bled magique. Ici il n'y a pas de trafic, les maisons sont jolies, les touristes sont inexistants et hje suis acceuilli par des rires (parce que je suis blanc et parce que je suis en velo et surtout parce que je suis pied nu..), des "hello" amicaux et des sourires complices de la part des plus vieux. En une heure je vois tout du vietnam que je voulais voir : un pecheur de rizieres, une eglise perdu au milieu des rizieres, des enfants qui se baignent dans la riviere, des mamans qui y font leur lessive, une mamie qui pousse un mini radeau-temple en priant, l'entrainement de badminton, les filles qui rentrent du lycee en uniforme de soie blanche en velo, des papis qui bossent dans le potager....l'acceuil chaleureux, le charme intact et l'atmosphere paisible de l'endroit fera de cet apres midi le meilleur moment du vietnam de loin !"

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Hoi An est une ville magnifique et très touristique mais contrairement au reste l’impact du tourisme semble plutôt positif ici. La ville est bien préservé et le harcélement est moins pénible. Je retrouve un super pote du pays basque qui fait un tour du monde avec sa copine. Il est parti depuis 8 mois déjà et remonte le vietnam du sud vers le nord avant de passer en chine. C’est excellent de les voir, j’en profite pour lui donner des nouvelles du pays et on échange sur nos voyages respectifs. On fait la même chose mais de façon très différente. Son voyage a lui était planifié de longue date alors et ils osnt plus organisés. De mon côté je me laisse complétement porter par mes envies sans plans précis. On va passer 5 jours ensemble dans les environs de Hoi An, a se perdre en moto ou a boire des bières artisanales sur le bord du fleuve ou a faire du bodysurf en mer de chine. Excellent ! Nos chemins se séparent, ils filent vers le nord alors que moi je poursuis vers le sud. On début je voulais aller au Laos mais finalement j’ai rendez vous avec l’américaine rencontré a Taiwan en Thailande :D, du coup je file vers Ho Chi Min City (ex Saigon) ou je dois prendre l’avion pour la Thailande.

Saigon : Me revoilà dans le train, 18 heures cette fois ci. Je me suis encore retrouvé dans une histoire pas croyable sans vraiment le vouloir. Une jeune femme en face de moi est prise a parti par le contrôleur, puis tout le wagon s’en mêle. Je ne pige rien au Vietnamien mais je la vois demander de l’aide aux autres passagers qui se sentent du coup beaucoup moins concernés. Elle est en pleurs en face de moi et au bout d’une heure je finis par lui demander si je peux l’aider. Elle parle anglais, et bien en plus. En fait elle a un billet qu’elle a acheté au black avec une réduction pour les vétérans de guerre, ce qu’elle ignorait. Du coup le contrôleur a essayé de la racketter en la menaçant de tout. Quand j’ai proposé de payer la différence au contrôleur, tout le monde s’est remis a parler dans tous les sens et puis finalement le contrôleur a fini par dire que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes et que le problème n’était plus.

A la sortie du train a 5 heures du mat je décide de rejoindre le centre ville a pied. la traversée d'un des grand parcs de Saigon au petit matin était un véritable petit bonheur. C'est l'heure du sport pour les vieux, une véritable armée qui s'adonne a la chose sportive : jogging, marche, pompes, badminton etc...

Saigon est l’opposé de Hanoi. Ici on ressent le dynamisme économique du Vietnam et la ville est en ébullition, et le rythme de vie y est plus frénétique. Hanoi est conservatrice alors et que Saigon est complètement libertine. Elle était surnommé Saigon la pute à l’époque de l’indochine. Force est de constater que peu de choses on changé, la prostitution est bien visible ici, et même le quartier des ‘routards’ (et oui encore un) n’est pas épargné. Dans des bars d’apparence ordinaire des serveuses font tout pour le client réalise que l’on peut avoir droit a d’autre services que celui de boisson alcoolisés. Il y aussi le maison de massages avec des filles en toute petite tenues qui aguichent le manant. Bref une ville sulfureuse. Malgré un passage un coup de vent j’ai bien aimé Saigon et son atmosphère unique.

'Brésilienne endiablé a Ho Chi Min City'
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Le trajet jusqu’à l’aeroport en taxi moto sera une expérience unique du voyage. Mon pilote n’a l’air de rien mais sa maîtrise est hallucinante. Pendant les 3 premières minutes je priais pour arriver en vie, mais après j’ai compris que j’avais affaire à un surdoué de la mobylette avec un sens du tempo et du timing incroyable. On s’est faufilé dans un trafic plus que dingue avec une douceur et une rapidité incroyable. Il m’a tellement bluffé que je lui ai filé un gros pourboire. Ciao crazy Vietnam !
Modifié en dernier par coxos le Dim Fév 27, 2011 15:53, modifié 2 fois.
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Re: Périple Asiatico-australien 2010

Messagepar soroli » Dim Fév 27, 2011 15:27

:yess: Vraiment passionnant ton récit !
En fait, le texte n'est pas du tout long. J'aimerai presque en lire plus (et du coup voir également plus de photos ... :fufu: )
Encore merci
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Re: Périple Asiatico-australien 2010

Messagepar klems » Dim Fév 27, 2011 15:47

parfait! encore encore! :amour:
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Re: Périple Asiatico-australien 2010

Messagepar Prunel » Dim Fév 27, 2011 15:49

C'est un vrai bonheur d'être transporté par chacun de tes récits à côté de toi dans ce superbe voyage.
Continue comme ça, je ne vais pas en louper une miette ! :D
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Re: Périple Asiatico-australien 2010

Messagepar Grunsh » Dim Fév 27, 2011 23:52

Absolument génial !! Que de belles photos, des paysages magnifiques. Qui plus est j'ai une affection particulière pour le Japon donc autant te dire que tu m'as fait rêvé avec tes récits.
J'aime beaucoup le côté hasardeux de ton périple. C'est extra :D
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