Quelques jours plus tard nous arrivons donc chez lui à l’heure dite et déjà dans la petite rue de ce dernier nous voici plongés direct dans l’ambiance. Sur une remorque, une imposante pirogue 4 places, dans son jardin deux prototypes 1 place chacun et dans le garage une de 2 places et une dernière de 1 place. Je soupèse les embarcations et suis surpris par leur légèreté. Je me fais expliqué rapidement le procédé de fabrication résine/tissu/carbone. Le système de balancier nous sera détaillé ainsi qu'un mini historique de la pirogue Hawaïenne nous sera fait devant un café.
Nous voilà donc parti pour Guéthary. Dans la voiture qui suit celle de Guy, les trois copains que nous sommes commencent à se poser des questions : « Heu quand il dit Guéthary, il ne pense pas à Parlementia hein ? C’est impossible dites..? ». « Non , cela doit être juste à l’entré du port là où c’est cool… enfin je crois… »
Nous arrivons rapidement devant la terrasse de Guéthary où d’un coup d’œil nous pouvons voir que Parlementia est au rendez-vous et superbe ! Hop sur le parking du bas, nous déchargeons avec facilité les pirogues, elles sont montées dans la minute. Guy nous montrera le maniement de la pagaie et pratiquement de suite je laisse partir mes copains pour l’aventure.
Olivier montera dans la double avec Guy. Ce dernier sera à l’arrière et aura donc le pédalier afin de diriger des pieds l’embarcation. Franck lui montera dans la solo. Au préalable Guy nous aura montré la façon de bien tenir sa rame et le mouvement adéquat. Je les vois partir sans difficulté vers Parlementia… « Houla mais ils vont où les rigolos ? ». Je suis assez soulagé de les voir ne s’approcher que de la vague bien au sud et bien à l’abri de la houle si puissante de celle-ci. Puis avec une vitesse assez surprenante ils viennent se caller au large des Alcyons pour tenter de prendre une bonne houle. Car si je ne vous l’ai pas dit auparavant ce type de pirogue est essentiellement fait pour prendre la houle et profiter de celle-ci tout en fournissant l’effort de rame adéquate pour venir jouer dessus.
Je vois la double pirogue à force d’essais prendre une jolie houle et surfer quelques secondes dessus. Ils reviendront le sourire aux lèvres.
A moi ! Je m’installe donc devant Guy, la pirogue est beaucoup plus stable que je ne le pensais ; Premiers coups de rame pour sortir du port, facile. J’ai bien en mémoire le geste voulu et force de plus en plus cherchant la vitesse. Guy à l’arrière m’indique qu’il se calle sur mon rythme. Du coup voulant faire bonne figure je m’impose un rythme où en forçant je peux garder la distance niveau souffle.
Et c’est vrai que ça marche bien, je sens autour de moi l’eau qui file sur la coque, sans bruit mis à part parfois un petit gargouillis venu je pense des vidangeurs. Je regarde la côte pour la première fois afin d’évaluer la distance parcourue : Nous sommes au large, je n’y crois pas ! Et cela en quelques minutes ! Guy me propose alors de partir m’amuser avec la houle. « C’est parti ! » Nous voilà donc au large des Alcyons. La houle est là, molle mais se dresse assez rapidement devant nous où s’amusent quelques surfers à prendre cette gauche qui se jette sur une dalle parfois apparente. Je le sais, je l’ai vu il y’a quelques minutes du bord. Nous restons donc bien sagement en retré derrière le pic. Oui mais voilà ….
A force de vouloir choper une houle, donc en direction de la terre, nous nous sommes rapprochés d’où lève la vague. Dans une nouvelle tentative de surfer sur la houle je sens la pirogue prendre quasi instantanément de la vitesse, elle file comme une fusée ! Puis sous l’action de Guy et de son « pédalier/gouvernail » elle amorce un lent virage sur la gauche, là où il voudrait bien dégager car cela commence à creuser. Je ne pense pas que c’est l’épaule qui nous embarqué, plutôt une mousse mais le résultat est là : d’un coup la pirogue chasse de l’arrière, trop brusquement et trop rapidement pour moi. Je suis littéralement éjecté. Me voici à la flotte, ma pagaie est à un mètre de moi. Pour moi c’est la priorité, je le chope quasi instantanément. Puis la voix de Guy, plutôt le cri : « MONTE ! ». Je regarde, mince une vague, je plonge. Je reviens à la surface, « MONTE ! VITE ! ». Comprenant l’urgence au moins dans la voix je chope le balancier puis me hisse je ne sais toujours pas comment en deux secondes sur la pirogue. « ON FONCE ! ». Et nous voici à ramer comme deux forçats perpendiculaires à la houle qui l’air de rien n’est pas loin de se présenter à nous comme de véritables vagues. La pirogue monte sans problème ces petites montagnes d’eau. En quelques secondes nous voici dans un endroit plus calme. « Cool, ça va ? » me demande Guy. « Heu oui… » Puis il m’explique alors la réalité des choses qui m’avait mais complètement échappée.
J’ai agi en bon surfer ! Dans mon attitude j’avais en effet tout du type qui vient de se ramasser en surf et qui attend patiemment que la série passe. Sauf que là j’étais en pirogue avec un truc qui bien que costaud n’est pas fait pour venir se prendre une bonne vague qui casse qui plus est sur une dalle, je n’ai pas de leash, je suis loin du bord et que je ne peux pas retenir de mes petites mains une pirogue pris dans la vague. C’est à ce moment là que j’ai un peu blêmi il me semble…
Ok on se marre quand même et nous décidons d’aller vers des eaux plus calmes (surtout moi). Nous allons donc voir de loin le pic de Parlementia. C’est vrai que cette vague et magnifique. Pour l’avoir vu de la terrasse de Guéthary je peux connaître sa faculté à dérouler si doucement ,de loin. La voir de près est autrement impressionnant. Je me rappelle aussi cette particuliarité qu’elle a parfois de décaler. Un peu petit peu plus au sud. L’air de rien j’oriente la conversation sur cet état de fait et commence à scruter le large. J’ai l’impression mais je dois psychoter que la houle c’est effectivement décalée vers nous et commence à creuser là où elle passait bien ronde en dessous de nous. Je fais part de mes petites craintes aux autres et nous voilà à ramer énergiquement vers le large. Mon imagination, une petite flippe par rapport à mon aventure précédente, j’ai l’impression que cela creuse un peu quand même…
Mais ça passe sans problème, je me retourne, ce n’était pas vraiment mon imagination, la vague à bien décalé vers notre point d’observation. Nous décidons de tracer vers le large afin de profiter d’un paysage unique, Parlementia, Guéthary et la chaine des Pyrénées dans le tableau. Que dire ? Rien. Imaginez. C’est magnifique et silencieux. En revenant au port nous échangerons les pirogues. Je me retrouve alors seul au commande de ma petite embarcation. L’effort soutenu n’est pas pénible car réparti sur les deux bras malgré la pagaie unique. Le pédalier un peu déstabilisant au début est très facile d’utilisation. Je prends mon temps et savoure l’instant. Je me demande combien de surfers ont-ils vu cette vague d’où je suis. Je pense aux membres du forum qui s’y sont frottés et voudrais partager ce moment avec eux.
Je rentre doucement au port. Je suis rempli de joie et satisfait de l’effort fourni. Vous voyez ce que je veux dire ? Je suis bien quoi. Nous aidons Guy à ranger le matériel, je me fais chambrer normalement par rapport à ma petite aventure… Loin de moi l’idée d’avoir pris une vague des Alcyons mais simplement une petite vague un peu plus creuse que les autres qui aura eu le bon goût de transformer cette petite ballade en histoire à raconter aux pôtes.
PS : vous devez déjà vous en douter, dossier complet (historique, mode de fabrication….) en cours de préparation !
Joker !
. La vague de parlementia est jolie n'est ce pas! je l'ai vu du bord il a environ trois ans 
mais je l'ai pas surfé, j'étais en bodyboard et novice de surcroit. J'aimerais bien savoir où est cette dalle dont tu parles (Mowgli Waga en avait parlé aussi sur un de leur report à Guethary je crois bien) parce que j'ai bien envie d'y retourner et la surfer cette fois ci
